Vous ne le savez peut-être pas, mais on peut être affilié ou assujetti à la MDA et bénéficier de la CMU complémentaire (CMUC) sous condition de ressources (moins de 7771 euros par an pour une personne seule toutes ressources confondues sauf le RSA).
Cependant, lorsqu’on exerce une activité professionnelle, et notamment pour les artistes ou quand on perçoit à la fois des revenus d’auteur et des revenus salariés, c’est souvent le parcours du combattant pour faire valoir ce droit, et on nous demande souvent un nombre impressionnant de "preuves de précarité", et quelle que soit notre bonne volonté, il manque toujours quelque chose.
D’où la lettre suivante, en réponse à un renvoi de dossier :
Madame, ou bien Monsieur, souffrez que je m’étonne
Que vous considériez mon dossier "incomplet",
Réclamant de nouveaux documents, s’il vous plaît !
J’en avais dès l’abord pourtant fourni des tonnes.
...
Vous me demandez mes bulletins de salaire
Je vous les ai donnés, copies recto verso
Sans doute avez vous eu le réflexe un peu sot
De ne pas regarder les feuilles par derrière.
...
Pour compléter le tout et faire bonne mesure
J’y joins les bulletins de juin et de juillet
Attenti-on, ils sont sur le même feuillet !
Mais vous y veillerez cette fois, j’en suis sûre.
...
Puis vous me demandez les attestati-ons
De versement des allocati-ons chômage
Je n’en eus jamais le moindre kopek, dommage
Je les eusse envoyées avec délectation.
...
De justificatifs de pensions, de retraites
Ou de rentes non plus, je n’en ai jamais eu
De revenus boursiers, je n’en ai pas non plus
Nous autres pauvres gens, on n’est pas à la fête.
...
Si je ne vous ai pas renvoyé la septième
Feuille du formulaire S3711
C’est que je n’avais rien à y reporter. On s’
Demande bien de qui on se fout tout de même !
...
Une déclaration sur l’honneur, belle affaire !
Et pourquoi je vous prie me demander cela ?
La feuille des impôts ne vous suffit donc pas ?
Me faut-il jurer sur la tête de ma mère ?
...
Tout cela m’est sujet de mécontentement
Donc, ayant satisfait toutes vos exigences
Je compte que vous mettiez grande diligence
À répondre, et régler l’affaire promptement.
...
Car ce genre de trucs, c’est à rendre cinglée
Alors, surtout surtout, ne recommencez pas
Cette plaisanterie. Je vous prie de ne pas
recevoir mes salutati-ons distinglées*.
* distinglées n’est pas une coquille, mais du Raymond Queneau