Afdas
Le fonds de formation de l’Afdas à sec, les artistes-auteur·ices laissé·es pour compte
Pour la première fois depuis la création du fonds de formation des artistes-auteur·ices en 2012, l’Afdas ne pourra pas prendre en charge les demandes de formation prévues au cours du dernier trimestre de l’année. Celles-ci devront être reportées à l’année prochaine, le budget annuel étant déjà intégralement consommé.
Cette situation résulte de l’augmentation constante des demandes de formation et de l'insuffisance des financements, notamment à cause d’un désengagement de certaines OGC (Organismes de Gestion Collective). Cette situation a été aggravée par le retard pris par les tutelles, ministère du Travail et ministère de la Culture, entre la fin de mandat du Conseil de gestion sortant et la désignation du nouveau.
De plus en plus d’artistes-auteur·ices ont désormais connaissance de l’existence de la formation professionnelle et demandent à en bénéficier. Cette dynamique témoigne des besoins des artistes auteur·ices, mais la hausse continue des engagements financiers, dépasse en 2025 les capacités de financement disponibles.
Le fonds de formation des artistes-auteur·ices est administré par les artistes-auteur·ices eux·elles-mêmes et les diffuseurs, en lien avec les services de l’Afdas, au sein d’un Conseil de gestion. Il est composé de 21 représentant·es des organisations professionnelles d'artistes-auteur·ices dont le SNAP CGT, de 7 représentant·es des diffuseurs et de 5 représentant·es des Organismes de Gestion Collective.
L'ensemble des contributions annuelles au fonds de formation des artistes-auteur·ices est d'environ 10 millions d'euros.
En 2024, 6445 actions de formation ont été prises en charge (+27% par rapport à 2023) pour un montant total d'engagements de 15 298 535 euros. Jusqu'en 2022 le fonds était encore à l'équilibre, mais depuis 2023 les demandes excèdent la capacité de financement.
L’Afdas a pu maintenir sa capacité à répondre à l’ensemble des demandes en mobilisant les réserves constituées au cours des années précédentes. Ces deux dernières années, le conseil de gestion a porté une attention particulière à l’évolution de la situation budgétaire. Cependant, la recomposition tardive du conseil de gestion par les tutelles n'a pas permis l'anticipation pour éviter cet arrêt soudain des prises en charge.
Un groupe de travail commence à explorer les pistes pour garantir la pérennité du dispositif. Le SNAP CGT restera attentif à préserver un accès à la formation à la hauteur des besoins pour l’ensemble des artistes-auteur·ices.
Pour un meilleur financement de la formation professionnelle des artistes-auteur·ices
Au delà de la gestion nécessaire de la pénurie, nous posons la question d'un meilleur financement. Certaines catégories de diffuseurs échappent à la contribution. Certaines OGC comme l'ADAGP et la SACD (qui continue à siéger) ont retiré leurs contribution, la SACEM les a drastiquement réduites. C'est plus de 600 000 € qui échappent ainsi à l'Afdas.
Comment légitimer que des OGC, comme la SACEM ou la SCAM, financent uniquement leur propre secteur, quand d'autres, comme la SAIF, abondent sans distinction de champs professionnel. Nous demandons que la contribution des OGC devienne une obligation.
La mise en place d’élections professionnelles
Par ailleurs, comment justifier l'éviction de certaines organisations d'auteur·ices tandis que plusieurs sièges sont attribués à certaines autres au seul bon vouloir du ministère ?
Pour le collège auteur·ices, nous revendiquons la mise en place d’élections professionnelles pour asseoir une légitimité représentative, plutôt que des désignations orientées par la Direction Générale de la Création Artistique (DGCA).
La précarité financière à l’Afdas reflète celle des artistes-auteur·ices, qui, en l’absence de tout cadre conventionnel encadrant leur rémunération, se voient privé·es de la pleine reconnaissance de leurs droits. Dans ce contexte, la revendication d’une continuité de revenus apparaît d’autant plus urgente et légitime !